Article : Février 2020

Les règles du cycle menstruel : amies ou ennemies ?
Résultats de l’étude E3N 2002
Un nombre élevé de cycles menstruels avant une première grossesse menée à terme, et également tout au long de la vie, sont deux facteurs de risque de cancer du sein qu’a identifiés l’étude E3N.

LES DONNÉES E3N
Les femmes sans enfant ont un risque de cancer du sein plus élevé que les femmes qui en ont eu. Chaque grossesse diminue le risque, et ce, d’autant plus que la grossesse survient tôt. Le risque est augmenté par une puberté précoce ainsi que par une ménopause tardive.
Ces résultats nous ont incités à prendre en compte l’ensemble des événements hormonaux, avant une première grossesse et tout au long de la vie. En tenant compte de l’âge aux premières règles, de l’âge de la régularité des cycles, de leur périodicité, du nombre de grossesses, de l’allaitement, de la prise de contraceptifs oraux et de l’âge de la ménopause, nous avons pu estimer le nombre de cycles menstruels sur toute une vie de la cohorte E3N.


LE RISQUE S’ÉLÈVE AVEC LE NOMBRE DE CYCLES
Et nous avons fait deux constats. Plus le nombre de cycles avant une première grossesse est grand, plus le risque de cancer du sein est élevé. Deuxième résultat de l’étude, le risque est surtout significativement augmenté quand le nombre de cycles menstruels sur toute une vie est important.
C’est ainsi qu’entre un nombre plancher de cycles, moins de 402 ( équivalent à 31 années de cycles de 28 jours ), et un nombre plafond, plus de 521 ( équivalent à 40 années de cycles de 28 jours ), le risque de cancer du sein croît régulièrement.

La question semble sans objet tant les règles sont naturelles, consubstantielles à la féminité. Il nous faut néanmoins tenter d’y répondre en renonçant à la si confortable binarité. Car il est évident que les règles dont l’unique finalité est la procréation, ne font pas que du bien aux femmes. Elles sont souvent douloureuses en particulier chez la jeune fille, source d’inconfort, parfois du syndrome prémenstruel. Elles sont responsables de l’endométriose. Enfin il existe une relation entre le nombre de cycles et le risque de cancer du sein comme le montre le résultat de la requête sur Google : « nombre de cycles, cancer du sein ».

Il n’y a aucune intentionnalité dans tout cela. La faute en est, comme dans beaucoup d’autres domaines, au décalage entre la modernité et le fonctionnement du corps qui n’a pas suivi. Pendant plus de 250 000 ans les ovaires de l’Homo sapiens, ont fonctionné au rythme lent des grossesses et des longues périodes d’allaitement qui comme on le sait, arrêtent les cycles et les règles. Rien n’a changé aujourd’hui sauf que ce rythme s’est emballé avec la baisse de la fécondité et la quasi disparition de l’allaitement. En l’absence de ces freins, les femmes modernes accumulent donc les cycles et les règles en quantité, alors que jadis, elles n’avaient à subir que quelques cycles entre deux périodes d’allaitement.
En attendant ce signal de mise en sommeil, les ovaires persistent à déverser inutilement dans le corps des quantités d’hormones, nocives et cancérogènes par leur accumulation au fil des cycles.

Combien de temps faudra-t-il pour le comprendre ? Combien de temps persisterons nous dans notre aveuglement ? Au seuil de la puberté, une jeune femme doit s’attendre à subir environ 450 cycles, pour 99 % d’entre eux inutiles.
Le programme n’est pas réjouissant.
La Terre n’est plus plate. Alors pourquoi après des siècles d’avancées scientifiques, en est-on encore là ? La publication faisant le lien entre nombre de cycles et cancer du sein à laquelle il est fait référence, date d’il y a environ 20 ans !
Comment ne pas être paranoïaque quand une société si prompte à dénoncer les violences masculines faites aux femmes est incapable de dénoncer celles de la Nature féminine dénaturée par la modernité, faites aux mêmes femmes ?

Les femmes seraient-elles des usines à produire des règles pour des règles ? Car c’est bien cette vérité qui est véhiculée, en absence de démenti « qui ne dit mot consent » et par l’existence de pilules contraceptives avec règles artificielles ( véritable non-sens ).
Les hommes et les femmes ne doivent pas renoncer à leur intelligence pour répondre à cette question. D’autant qu’il existe aujourd’hui des pilules capables de stopper les cycles et les règles. Par ailleurs, ce sont les pilules les moins dangereuses du marché avec juste le minimum d’hormones nécessaires à la contraception, sans le surplus nécessaire à l’obtention d’un cycle artificiel, inutile et dangereux.

Il existe une intransigeance collective qui inculque aux femmes la nécessité des règles. Elle doit être combattue. Si les règles étaient si bonnes pour la santé, les femmes en auraient depuis la naissance jusqu’à la mort, sans les pauses naturelles de la puberté de l’allaitement ou de la ménopause. Cette information fondamentale scientifiquement établie depuis 18 ans par une équipe de l’INSERM de renommée internationale n’a jamais été diffusée.
Cette information fondamentale scientifiquement établie depuis 18 ans par une équipe de l’INSERM de renommée internationale n’a jamais été diffusée.

Il y a des erreurs qu’on répare, mais d’autres qu’on laisse traîner. Deviendraient-elles des vérités à force d’être occultées ?
Bien sûr, la disparition de ce marqueur majeur de genre a de quoi effrayer. Mais la panique identitaire justifierait-il le déni de science.

Si la science ne compte plus, peu importe la qualité des études scientifiques ( les études de la cohorte E3N sont irréprochables ), peu importe le travail considérable des chercheurs ( plus de 100 000 femmes ont été suivies pendant des années ), peu importe que ces arguments soient justes ou non, peu importe mon serment d’Hippocrate.

Si la science ne compte plus, nous sommes perdus.

Si la vérité scientifique ne compte plus, tout est perdu. Les médecins ne pourront plus protéger les populations, en l’occurrence les femmes.si la science et la vérité ne comptent plus.

Docteur Philippe Vignal