La régularité menstruelle : une obsession criminelle

Article : 24 Août 2015

LA RÉGULARITÉ MENSTRUELLE : une obsession criminelle
Alors que l’on sait depuis plus de trente ans que la régularité menstruelle est non seulement cancérogène mais également responsable de l’endométriose, l’idée que les règles sont bonnes pour la santé est toujours vivante tant chez les femmes que chez les médecins. Le plus inquiétant est que les quelques universitaires qui ont tiré la sonnette d’alarme depuis les années 80 n’ont jamais été entendus. Les cancérologues, qui prescrivent depuis plus de 30 ans des anti hormones pour traiter le cancer du sein, n’ont quant à eux jamais émis d’opinion. Ainsi malgré une montagne de preuves sur le caractère nocif des hormones et donc des règles, rien n’y fait : nul ne remet en cause ce dogme de la régularité menstruelle et rien n’est fait pour diminuer l’exposition hormonale des femmes.

Cette obsession des règles et cette croyance dans le bienfait des cycles et des hormones sont criminelles car responsables de morts par cancers gynécologiques et par phlébite.


D’où vient cette obsession ?

La pilule, méthode chimique de contraception a été inventée par Pincus dans les années 1950 sous l’impulsion d’une infirmière, Margareth Sanger, révoltée par les désastres liés aux avortements clandestins. Leur nombre avait explosé avec le contrôle des naissances associé à la transition démographique et au manque d’accès à des moyens contraceptifs modernes et efficaces. Au Japon, encore aujourd’hui, l’avortement est l’élément essentiel du contrôle des naissances.

Les femmes étaient alors à l’époque obsédées par le fameux  « retard de règles ».

La pilule première de Pincus qui ne contenait, à l’instar de Cerazette, que de la progestérone, donc sans règles, est arrivée dans ce contexte d’obsession du « retard ». Une pilule sans règles n’avait donc aucun avenir. Seule une pilule avec cycle ajouté aurait une chance de s’imposer. Celle-ci, née du hasard d’une contamination par une molécule de type œstrogène, a eu le succès commercial que l’on connaît.

Mais une autre raison, plus consternante, a probablement justifié ce choix d’une pilule avec règles : le marché fructueux des serviettes hygiéniques né pendant la guerre de 14-18 et celui des tampons en train d’éclore à cette époque aux Etats Unis. Pour se faire une idée des enjeux : rien que pour la France, il se vend chaque année environ :

2 300 000 de tels dispositifs ( 16 M de femmes réglées, 3 dispositifs 4 jours par mois sur 12 mois ).


La régularité menstruelle fut cautionnée par de nombreux médecins américains dont le célèbre Robert Wilson, auteur de « Feminine for ever » en 1966 ( 1 ) et le Pr Korenman ( 2 ) auteur en 1980 d’un article affirmant que la régularité menstruelle était la meilleure protection contre le cancer du sein. Ces thèses, bien que depuis longtemps réfutées ( 3 ) restent encore bien vivantes aujourd’hui. Alors que l’on sait que bien au contraire cette régularité menstruelle favorise le cancer du sein ( 4 ). Malgré ces évidences, la majorité des médecins gynécologues n’ont pas changé d’avis et restent persuadés que des règles régulières naturelles ou artificielles sont un gage de bonne santé féminine.

Ce dogme de la régularité menstruelle a eu des conséquences dramatiques dont l’explosion concomitante du nombre de cancers du sein : doublement du nombre de cancer du sein en France en l’espace de 20 ans. Nous sommes passés de 20 000 à plus de 40 000 cas de cancers du sein entre 1980 et l’an 2000. Il a aussi été responsable de milliers de morts du fait de phlébites provoquées par des pilules combinées avec cycle ajouté. Deux faits récents auraient pu le remettre en cause : la diminution de l’incidence du cancer en France et dans le monde depuis la chute des ventes de traitements hormonaux de ménopause à base d’œstrogène et de progestérone, et le procès sur le risque de phlébites lié aux contraceptifs oraux combinés. Il n’en a en rien été. Néanmoins le remboursement de Cerazette via certains génériques permettra une plus large diffusion de ce type de pilule.

Il faut maintenant espérer qu’une prise de conscience nouvelle voit le jour. Les cycles et les règles n’ont pas d’autre but que la procréation, les hormones ne sont que des facteurs de croissance à visée seulement procréatrice. En tant que facteurs de croissance, elles sont cancérogènes et dangereuses pour la santé des femmes. Les intérêts financiers de certains ne peuvent pas justifier la mort de plus 10 000 femmes par an en France tous les ans.


Cela ne peut pas durer ! Les femmes doivent prendre leur destin et celui de leurs filles en main.

Des règles pour la vie mais pas pour toute la vie.

Les règles comme le cancer du sein ne sont pas « naturels ».





1. Robert A. Wilson, M.D 1966 Feminine forever,

2. Korenman SG. Oestrogen window hypothesis of the aetiology of breast cancer.

Lancet. 1980 Mar 29;1( 8170 ):700-1.

3. Henderson BE et al. Do regular ovulatory cycles increase breast cancer risk? Cancer. 1985 Sep 1;56( 5 ):1206-8

4. Henderson BE, Feigelson HS. Hormonal carcinogenesis. Carcinogenesis. 2000 Mar;21( 3 ):427-33.

Cancer du sein et règles